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 Cette ville. Une ville dans laquelle j'ai emménagée par dépit, parce qu'elle était la seule à posséder la filière en faculté que je voulais à proximité de chez moi. Mes parents n'avaient pas les moyens de me faire emménager dans une ville plus lointaine. C'était moins cher, et plus pratique.
A vrai dire, je ne connaissais pas cette ville. J'y avais les pieds quelques fois bien sûr, pour aller faire du shopping avec ma mère (Pour changer de Quimper, un peu) ou pour les manifestations (Qui devaient faire bouger un peu plus les choses que celles de Châteaulin.), et une fille pour voir une amie. Je ne connaissais donc que très peu Brest, je m'étais même perdue près de la fac de lettres, c'est pour dire.
Alors, moi, sortant de ma petite cambrousse, voyait Brest comme LA VILLE, la grande civilisation en fait. Les portes de la grande vie s'ouvrait à moi.
Les premiers temps, tout était grandiose. Vraiment grandiose. La rue de Siam (J'habite dans une rue parallèle à celle-ci), bien qu'encombrée par les travaux du Tramway était un plaisir à dévaler. La rue Jaurès et ses boutiques, c'était du rêve à portée de main, de pieds surtout, et tous les jours.
La place de la Liberté, je pouvais la squatter quand je le voulais.
Puis, il y avait la Fac', une nouvelle année dans une nouvelle ville, et de nouveaux bâtiments, de nouvelles têtes, une nouvelle façon d'étudier, de nouvelles responsabilités. Que du nouveau en bref, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'étais même plutôt aux anges.
Mais, peu à peu, la routine s'est installée, la ville m'a parue moins grande, moins jolie (Je ne la trouvais pas sublime, mais bon, elle avait un petit quelque chose), moins magique en fait. Tout me semblait déjà vu, moins impressionnant, moins drôle.
Mais depuis peu, depuis qu'il a neigé en fait (Je ne vois pas le lien non plus), je me rend compte qu'en fait, cette ville me touche quand même. Je la trouve émouvante oui. J'y ai beaucoup de souvenirs, les jeudis étudiants, les soirées Mcdo, ou Jack's, les premières années de Fac, les goélands partout, le vent pris dans la tronche en bas de la rue de Siam en allant en cours le matin, la vue sur le port en se baladant pas très loin de chez moi, le marché de Noël, les rires, les sourires des personnes que j'y ai rencontré, les pleurs aussi parfois. La pluie, le soleil, quand on ne s'y attend jamais. Et tant d'autres choses, et je sais que ce n'est pas fini. Encore un an et demi avant de partir. Je compte en profiter le plus possible.
Et même si j'ai envie de partir dans une ville plus grande (Je dois aimer la pollution et le stress.), et bien,
Brest, je crois que je l'Aime.

[
Photographie. En attendant de pouvoir en prendre moi-même.]